
Dans un contexte géopolitique mondial déjà marqué par de multiples incertitudes, le spectre d’un affrontement direct entre Israël et l’Iran fait planer une nouvelle menace sur l’équilibre économique planétaire. Alors que les chancelleries peinent à désamorcer les tensions croissantes au Moyen-Orient, les observateurs redoutent des répercussions bien au-delà du champ militaire. Pour l’analyste financier Martin Armstrong, ce potentiel embrasement régional risque d’entraîner des secousses majeures sur les marchés mondiaux, fragilisant les monnaies fiduciaires et alimentant une instabilité durable des matières premières stratégiques.
Au cœur des préoccupations figure la flambée probable des matières premières stratégiques, notamment le pétrole et l’or. La fermeture partielle ou totale du détroit d’Ormuz – passage clé pour près d’un tiers des exportations pétrolières mondiales – pourrait provoquer une envolée brutale des prix du baril, dépassant les 110 dollars selon certains scénarios. Cette hausse énergétique impacterait directement les économies européennes et asiatiques, aggravant l’inflation et freinant la croissance fragile post-pandémie.
L’or et l’argent, considérés comme des valeurs refuges face à l’incertitude économique, pourraient, eux aussi, battre des records historiques. Armstrong évoque une possible envolée de l’once d’or à 5 000 dollars, traduisant une perte de confiance généralisée envers les monnaies fiduciaires. Cette défiance s’expliquerait par la fragilité structurelle d’un système monétaire reposant sur la stabilité géopolitique, stabilité que l’évolution du conflit pourrait définitivement éroder.
Plus inquiétant encore, Martin Armstrong prévient d’un risque systémique : l’effondrement progressif de la confiance dans les devises traditionnelles, à commencer par le dollar américain. Les politiques monétaires expansives menées depuis 2008 auraient déjà fragilisé l’édifice financier mondial ; un conflit majeur au Moyen-Orient pourrait précipiter son déclin. Face à ce contexte anxiogène, de nombreux investisseurs institutionnels revoient leur stratégie, privilégiant les actifs tangibles et réduisant leur exposition aux instruments financiers classiques.
>> Relire l’article Internationale : Trump relance la politique du « travel ban » avec un nouveau décret controversé
Nicolas Barry